La chasse à trou est une technique qui consiste à aller chercher le
poisson là où il se trouve, c'est-à-dire directement dans son abri.
Celle-ci repose sur une bonne connaissance des fonds marins et de la topologie des lieux afin d'aller chercher le poisson sous la "bonne" pierre.
Si certaines espèces sédentaires se capturent exclusivement à trou, car
il consitue leur habitat, d'autres s'en servent uniquement d'abri
temporaire pour ainsi se cacher des prédateurs. Les poissons
principalement pêchés seront la rascasse, le congre, la mostelle, la
murène ... mais également les sars, daurades, muges et même parfois les
loups.
Cette technique permet de capturer de nombreux poissons pour qui la
maîtrise ; elle reste difficile car les tirs sont exécutés la plupart du
temps dans des postures très inconfortables. De plus, elle demande une
condition physique importante ( notamment à profondeur plus importante )
et une aquacité toute aussi primordiale.
Elle se pratique surtout quand l'eau est
claire et que le poisson n'est que peu "naviguant". La clarté de l'eau
favorise la visibilité lorsque l'on passe la tête dans le trou,
généralement déjà suffisamment obscur pour nos yeux.
Cette technique repose sur une bonne discrétion et une approche calculée du trou à aborder afin d'obtenir de bons résultats :
Le trou ne sera quasiment jamais à aborder de face, afin de ne pas
faire fuir le poisson. On préfèrera une approche par les côtés ou encore
mieux, par le dessus. En effet, cette démarche n'est pas très naturelle
car elle consiste à rentrer dans le trou la tête à l'envers et peut avoir un petit effet anxiogène. En revanche, elle permet de s'insérer dans les trous les plus étroits et de favoriser le passage de l'arbalète.
La difficulté réside dans le fait que le trou étant obscur, nos yeux
doivent s'habituer à cette faible luminosité afin de distinguer ce qui
s'y cache. L'utilisation de la lampe étant interdite en France, nous
devrons éduquer nos yeux à réagir le plus rapidement possible pour
s'adapter à cette situation. Une technique utilisée par certains
chasseurs consiste à se cacher / fermer les yeux une bonne partie de la descente afin de les rouvrir seulement au moment d'aborder le trou.
Il faut alors analyser rapidement et objectivement la situation et
réfléchir avant de décocher sa flèche ; il vous faut tout d'abord
identifier l'espèce qui se trouve dans le trou et évaluer sa taille. De
cette manière, vous sélectionnerez l'espèce prélevée et vous éviterez de
flécher accidentellement une espèce protégée comme le mérou par
exemple. Une fois que vous êtes certain d'être en présence d'un poisson
de belle taille, il faudra
évaluer vos chances d'extraire celui-ci de son trou. En effet, il ne
sert à rien de tirer un individu que vous n'êtes pas certain d'arriver à
extraire car d'une part, cela tuerait inutilement le poisson et d'autre
part, vous perdriez votre flèche, coincée dans un rocher.
Une fois que toutes ces conditions sont réunies, vous pouvez tenter le
tir afin de remonter le poisson tant convoité. Si possible, il faut
pouvoir extraire le poisson dans la même apnée afin de conserver vos
chances maximales, surtout si le poisson n'a pas été bien fléché.
Cependant, cela ne se passe pas toujours comme on l'aurait souhaité et
il faudra faire preuve d'une grande patience afin de pouvoir extirper la
flèche si celle-ci est coincée. Il faudra alors essayer de comprendre
comment la flèche est rentrée dans le rocher pour mieux la sortir mais
également de ne pas trop faire de grands mouvements afin de ne pas trop
salir l'eau, qui vous empêcherait ainsi de bien voir ce que vous faîtes.
Matériel utilisé
L'arbalète utilisée pourra varier du tube de 50 ou 60 cm ( appelé
"ragueur" ) au 75 cm en fonction des trous abordés. Une arbalète courte
permet de favoriser les tirs rapides et de disposer d'une très grande
maniabilité, essentielle pour ce type de pêche.
Concernant le diamètre de la flèche, cela dépend des préférences mais
en règle général, on montera une flèche de 6,5 mm afin que celle-ci
résiste plus longtemps aux impacts sur la roche. Suivant le type de
trou, on pourra préférer une flèche de 6 mm afin de gagner en rapidité
mais elle sera beaucoup plus sujette aux distorsions. Par exemple, il
vaut mieux opter pour une flèche de 6,5 / 7 mm si l'on chasse le congre
car la pression exercée sur la flèche sera bien plus importante que pour
un sar.
L'ardillon utilisé sera court afin d'éviter que la flèche ne s'enrague
trop facilement. L'utilisation d'un trident pour ce type de pêche peut
être justifié car il permet d'immobiliser le poisson et donc évite que
les autres poissons du trou ne le quitte subitement. Malheureusement,
son utilisation n'est pas toujours possible notamment dans le cas de
trous vraiment très étriqués.
Pour le choix de la combinaison ( noire, camouflée ou de couleur ),
une couleur sombre restera tout de même à privilégier même si, à mon
sens, cela n'a aucune importance particulière pour la chasse à trou.
Pour ce qui est du lestage, cela dépend réellement de la profondeur
opérationnelle. En effet, si le lestage est généralement de 1 kilo de
plomb par tranche de 10 kg de votre poids, celui-ci doit être plus ou
moins conséquent si vous chassez en eaux peu profondes.
Par exemple, si vous chassez entre 0 et 10 m, vous pouvez vous
"plomber" +/- 2-3 kilos supplémentaires. Au contraire, si vous chassez
au-delà de 10 m, il vaut mieux retirer 1 à 3 kilos. Sachant qu'il faut
trouver un juste compromis entre la flottabilité positive et négative (
naturelle passé 10 m )
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