mardi 11 mars 2014

LES ŒUFS DE POULPE




LES ŒUFS DE POULPE

La récente incubation des œufs de l’Octopus, que possède l’aquarium de Brighton et dont nous avons précédemment parlé (voir Chronique du 12 juillet 1873), est actuellement surveillée avec avidité par plusieurs naturalistes. M. Lee a publié dans Land and Water de curieux détails sur la maternité de cet être bizarre connu vulgairement sous le nom de pieuvre.
L’Octopus balance doucement sa grappe d’œufs, comme en un berceau, dans la membrane en forme de bateau ou d’auge, d’un de ses bras. Il leur prodigue les plus grands soins, les quittant rarement même pour un instant, si ce n’est pour prendre la nourriture qui serait hors de sa portée s’il n’abandonnait pas sa position. L’antique naturaliste de Stagyre n’avait donc pas de notions exactes, lorsqu’il affirme que la femelle ne prend aucune nourriture pendant l’incubation, et qu’elle s’affaiblit, s’épuise, maigrit. Dans le bassin où se trouve l’Octopus que nous étudions, il s’en trouve sept autres de la même espèce ; on leur jette chaque jour pour leur nourriture environ 25 crabes vivants (carcinus menas). Bien que la femelle quitte rarement son nid, elle en obtient cependant généralement sa part, et je l’ai vue saisir avec trois de ses bras, et attirer vers elle trois crabes à la fois. Leur test est bientôt écrasé et broyé par son bec puissant ; et, lorsqu’elle a dévoré le contenu, les débris du test sont rejetés hors de son antre.

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